Nous proposons d’aborder cette œuvre de Carmen Martín Gaite par le biais du théâtre et de la rendre ainsi plus accessible.
Vos élèves seront invités à jouer une série de scénettes inspirées par ce roman pour incarner les situations et propos de l’auteure.
Genre : à la frontière entre l’autobiographie, le fantastique et l’essai littéraire
BRÈVE DESCRIPTION DE L’ŒUVRE
"... Et pourtant je jurerais que la position était la même, je crois bien avoir toujours dormi ainsi, le bras droit sous l’oreiller, le corps légèrement appuyé sur le côté, les jambes s’insinuant entre le drap et l’épaisseur du matelas..." Ainsi s’ouvre et se referme, l’espace d’une nuit, le roman de Carmen Martin Gaite. C’est à l’inconnu venu inopinément l’interviewer ce soir-là qu’elle raconte : son pacte signé, dès l’adolescence, avec le désordre et la poussière du troisième étage nu n°14 de la calle Mayor et, à la même époque, sa méfiance pour la propagande fasciste niaise et optimiste. Mais elle se doit aussi de confesser une faiblesse pour les chansons phalangistes et un complexe vis-à-vis de ses cheveux raides, véritable tare dans les années 40. Inoubliable, poursuit-elle, ce temps des glaces à cinq centimes et des romans à l’eau de rose. Triste, le jour où une bombe tombée sur la maison du churrero l’emportera, lui, sa famille et ses délicieux beignets. Par vagues, les souvenirs déferlent : Salamanque, la guerre civile, le cinéma... Au gré d’une mémoire sinueuse, les années passent.... entraînées par la magie des mots. Rêve ou réalité ? La porte de La chambre du fond se refermera sur le secret, non sans nous avoir transportés au pays des merveilles.
SUR L’AUTEURE
Carmen Martín Gaite est une actrice de théâtre, journaliste et une femme écrivain espagnole faisant partie du groupe et étant représentante de la Génération des années 50 ou du groupe des enfants de la guerre, c’est-à-dire des écrivains nés dans les années 20 et qui ont commencé à écrire une fois la guerre civile espagnole terminée.
Ayant obtenue une licence en philosophie et en littérature à l’Université de Salamanque en 1948, elle passe une université d’été à Cannes. Elle décide d’aller à Madrid pour faire sa thèse sur les chansons portugaises du XIIIe siècle. Elle y rencontre Rafael Sánchez Ferlosio qu’elle épouse en 1954.
Elle a commencé à écrire depuis l’âge de 8 ans. Son premier travail publié fut Un Día de Libertad en 1957 à l’âge de 29 ans.
En 1954, elle obtient le prix Café Gijón pour son court roman "El balneario". En 1957, c’est le prix Nadal qu’elle reçoit pour "Entre visillos" (À travers les persiennes).
En 1972, elle soutient une thèse de doctorat sur le XVIIIe siècle espagnol.
Elle a notamment reçu le Prix national de Narration en 1978 pour "El cuarto de atrás", le Prix Princesse des Asturies de Littérature en 1988 et le Prix national des Lettres espagnoles en 1994.
Dans les années soixante et soixante-dix, elle a poursuivi ses activités littéraires intenses, donnant des romans publiés comme Retahílas (1974, l’une de ses meilleures œuvres), des poèmes, des essais. Elle a également été rédacteur en chef du journal Diario 16. À cette époque, il fut le deuxième journal d’Espagne après El País.
Ses œuvres ont souvent pour thème l’analyse des relations entre les individus et la société, dans une perspective de compréhension psychologique, souvent imprégnée d’éléments fantastiques. Beaucoup de ses histoires courtes et romans sont des contes de fées, écrits pour des lecteurs de tout âge.