sources de la création
Inspiré du documentaire Le silence des autres et de multiples témoignages de victimes de la dictature espagnole, ce spectacle rapproche deux pays qui ont subi des dictatures assez similaires dans des moments historiques différents : l’Espagne (1939-1975) et l’Argentine (1976-1983). Après la mort de Franco (1975), le gouvernement espagnol promulgue une loi d’amnistie (pacte du silence ou pacte de l’oubli) pour réconcilier le
pays et retrouver la démocratie et la paix. Paradoxalement, cela n’empêchera pas l’Espagne d’aider à condamner les crimes contre l’humanité commis pendant la dictature en Argentine.
synopsis
Tout au long du spectacle le spectateur observe deux réalités, deux espaces-temps qui cohabitent sur scène : d’un côté, des leçons de tango argentin et de l’autre, des témoignages de victimes sur la dictature espagnole. Les pas de danse et les horreurs de la dictature espagnole s’entremêlent, se font écho et nous font voyager d’un continent à
l’autre. Chaque pas de tango argentin résonne avec les horreurs de la dictature espagnole. Ainsi, le pas de danse nommé cunita (berceau), nous amènera à la réalité des bébés volés aux opposants républicains du régime afin de les élever dans de « bonnes » familles franquistes. La figure de tango appelée volcada (de volcar : incliner,
renverser) évoque l’utilisation de la perte d’équilibre dans la danse et fait écho, du coté espagnol, aux corps tombant sous les balles dans les fosses communes, des fusillés disparus pendant la dictature. Il y aura ainsi neuf scènes aux titres évocateurs.
Dans une dernière scène de bal tango (milonga) et trente-deux ans après le pacte du silence, l’Argentine peut enfin tendre la main à l’Espagne pour danser un tango dans le silence des souffrances partagées. Cette fois-ci, grâce à l’Argentine et dans un juste renvoi d’ascenseur, l’Espagne apprendra à faire les premiers pas pour recueillir la
mémoire, retrouver la parole juste pour nommer ce qui s’est passé et rendre justice contre les crimes commis pendant la dictature de Franco.
objectifs
Aborder les aspects d’une dictature avec une approche poétique, permet aux participants de prendre la mesure de l’horreur sans être heurté par la violence. Cette pièce a pour objectif d’analyser la formation du pouvoir qui opprime. L’oppresseur crée une toile d’araignée tissée par les différents pouvoirs (la religion, la science, l’armée…)
pour immobiliser et faire taire les opposants.
Mais pas à pas, comme dans la danse, le puzzle des histoires, de l’Histoire se reconstitue pièce par pièce en se questionnant sur la justice pour appréhender la force ou le poids du silence imposé aux victimes et la fraternité qui les unie aujourd’hui. C’est une pièce sur l’importance de parler et d’être écouté, de dire et d’être entendu pour exister
* Ce spectacle existe en français, en bilingue français-espagnol et peut être monté aussi en multilingue