PEU IMPORTE la vie, le théâtre... pourtant le PEU que nous faisons IMPORTE.

Fuenteovejuna

Fuenteovejuna est le résultat d’un double défi :

  • Comment donner le goût aux jeunes d’aujourd’hui de la littérature classique espagnole...
    (défi qu’un enseignant a proposé à la Compagnie)

et

  • Comment parler aux jeunes du théâtre, art collectif par excellence, et utiliser cette qualité pour servir le propos de la pièce...
    (défi que la compagnie s’est posée à elle même)

Il fallait donc commencer par adapter Fuenteovejuna et parvenir à un texte simple avec un espagnol de nos jours, tout en gardant l’esprit de la pièce.

BRÈVE DESCRIPTION DE L’ŒUVRE

Publié à Madrid en 1619

Œuvre littéraire du Siècle d’Or (entre le XVIe siècle et le XVIIe siècle)
À cette époque, les arts et la littérature prennent un élan remarquable et donnent naissance à de véritables chefs d’œuvre en Espagne.

Auteur : Lope de Vega, dramaturge aimant à relater les histoires du pays tout en distrayant son public par l’humour cynique, critique ouvertement la société et attaque l’aristocratie, la chevalerie, ou la rigidité des mœurs…

Thème
La pièce met en scène un conflit social entre un seigneur féodal et ses vassaux et la révolte face à un pouvoir abusif qui s’exprime dès le premier acte lorsque le Commandeur essaie d’abuser de Laurencia sous prétexte d’user du droit de cuissage. Les villageois ne prétendent pas changer le système social mais ils cherchent simplement la justice. C’est leur unité qui permet leur victoire face à un pouvoir individuel abusif et opprimant. Il ne se trouve pas un seul villageois, même sous la torture, pour dénoncer l’auteur direct du meurtre, c’est le village entier qui se rebelle et exerce la justice, comme on peut le voir dans les réponses faites au juge. La réponse aux questions du juge reste la même : « Qui a tué le Commandeur ? Fuenteovejuna, Monsieur !"

L’objectif de cette adaptation a été de parvenir à un texte simple avec un espagnol de nos jours, tout en gardant l’esprit d’antan :

COMENDADOR ¿Sabe el Maestre que estoy en la villa ?
FLORES Ya lo sabe
COMENDADOR ¿Y no tiene cortesía ?
ORTUÑO Es joven
COMENDADOR ¿Y sabe que soy Fernán Gómez de Guzmán ?
FLORES Ya lo sabe
COMENDADOR ¿Sabe el Maestre que soy el comendador mayor ?
FLORES Lo sabe
MAESTRE DE CALATRAVA Mil perdones Comendador
COMENDADOR Recuerda que eres Maestre de Calatrava gracias a mí
MAESTRE DE CALATRAVA No lo olvido
COMENDADOR El reino está divido en dos
MAESTRE Lo sé por un lado está Isabel de Castilla
COMENDADOR Hermana del difunto Enrique IV
MAESTRE Y por el otro lado está Doña Juana, la hija del difunto Enrique IV
COMENDADOR Necesito tu ayuda para luchar a favor de Doña Juana
MAESTRE Te ayudaré
COMENDADOR Atacaremos Ciudad Real
MAESTRE De acuerdo
...

Acte I
Le Commandeur Fernand Gomez de Guzman, de retour de guerre rend visite au Grand Maitre qu’il tente de convaincre de se joindre à lui pour défendre la Ciudad Real contre l’armée des Rois Catholiques.

De leur côté les paysannes Laurencia et Pascuala parlent du comportement abusif et outrageux du Commandeur envers les femmes et des avances qu’il a faites à Laurencia, qui les a refusées car elle tient à son honneur. Plus tard, alors qu’il rentre à la Commanderie Fernand Gomez de Guzman aperçoit les deux femmes qu’il tente de faire entrer par la force mais elles réussissent à partir. À la fin de l’acte Frondoso menace le Commandeur avec sa propre arbalète pour sauver Laurencia, qu’il tentait de violer.

Acte II
Alors que plusieurs habitants discutent sur la place du village, se plaignant de la mauvaise récolte et des maux infligés par le Commandeur, celui-ci fait irruption, furieux, et réclame la pendaison de Frondoso. Quand les villageois lui répondent qu’il doit respecter l’honneur de ses vassaux celui s’emporte et jure qu’il se vengera. Cependant il doit repartir défendre Ciudad Real. Pendant ce temps Frondoso demande la main de Laurencia, et alors que tout le village célèbre les noces le Commandeur, de retour de la bataille, fait emprisonner Frondoso et enlève Laurencia.

Acte III
Les villageois se réunissent en Salle du Conseil afin de trouver une solution face à la conduite du Commandeur. Alors qu’ils hésitent Laurencia, qui a réussi à s’échapper, arrive en piteux état et leur reproche leur lâcheté, les convaincant finalement de se révolter. Les villageois se rendent alors à la Commanderie où ils sauvent Frondoso de la pendaison et tuent le Commandeur. En apprenant la nouvelle le Roi envoie un juge afin de savoir qui a tué le Commandeur, mais il n’obtient malgré la torture, qu’une seule et même réponse des villageois : « Qui a tué le Commandeur ? Fuenteovejuna, monsieur » . Les paysans finissent par se rendre eux-mêmes devant le roi Ferdinand pour expliquer les motifs du meurtre, implorer son pardon et lui jurer obéissance. La pièce s’achève sur le pardon du roi.